Quand tu débutes la plongée sous marine, tu ne sais pas trop quoi choisir comme matériel de plongée. Ceux du club te conseillent des palmes (souvent des Volo race), tu trouves une combinaison humide 5 mm à un super prix au salon de la plongée, tu trouves une stab d’occasion et c’est parti !

Après quelques plongées, tu finis par te dire que bon, les Volo Race, c’est gentil mais un peu mou et qu’une stab à ta taille et plus légère, ça aurait quand même été mieux.

En tant qu’instructeurs, on nous pose souvent des questions. La plus commune reste : Quelle a été ta profondeur maximum ?!? (avec les yeux qui brillent bien sur). Mais on nous demande aussi des conseils sur le matériel de plongée. Alors, avec un peu de recul et d’expérience, voici ce à quoi nous faisons attention quand nous achetons du matériel. On va essayer de ne pas faire trop de pub et ne pas citer de marques ou de modèles sauf quand il n’y a pas d’autre solution.

1- Le masque

Un masque de plongée

Le masque, c’est un peu comme la chaussure de ski. S’il y a bien un truc à acheter quand on débute, c’est le masque, surtout quand on n’est pas super à l’aise pour le vider. Comme pour le reste du matériel, prenez bien un masque à votre taille. Le vendeur vous demandera de le poser sur votre visage et d’inspirer par le nez. Le masque doit rester collé. C’est un bon début, mais ce n’est clairement pas suffisant. Pour ma part, je peux prendre quasiment n’importe quel masque et le faire tenir de cette façon. Il vous faut également regarder l’espace entre la jupe intérieure et vos yeux (environ 1 cm) ainsi que l’espace entre le bas de la jupe extérieure et votre lèvre supérieure. Le silicone ne doit pas venir au contact avec votre lèvre. Au niveau du front, le masque ne doit pas vous écraser (ni même toucher) au dessus de l’arrête du nez, entre les sourcils

En ce qui concerne la jupe, translucide ou opaque, c’est un peu au choix. Personnellement, je préfère une jupe translucide car c’est plus lumineux. Avec la jupe opaque, j’ai l’impression de regarder par la serrure d’une porte. 1 vitre ou 2 ? Avec 2 carreaux, le vidage est à priori plus simple mais la, cela devient vraiment une affaire de goût personnel. Si vous avez besoin d’une correction optique, vous pouvez acheter un masque à votre vue mais vous pouvez également coller des verres de lunettes (plats si possible). Il existe également des verres autocollants à placer dans le masque (à l’intérieur !!). Les lentilles coûtent moins cher mais un masque à votre vue peut être partiellement (ou totalement) pris en charge par votre mutuelle.

2- Le tuba

Pas grand-chose à dire sur les tubas si ce n’est que l’on voit encore des gens plonger avec un tuba sans valve. Pitié, oubliez ces reliques préhistoriques et optez pour un tuba avec valve tellement plus facile à vider. Petite concession tout de même si vous voulez un tuba pliable. Il en existe des enroulables mais sans valve.

3- La combinaison

Concernant les combinaisons, pensez en premier à la température de l’eau dans laquelle vous allez plonger le plus souvent. Si vous vous entraînez dans la manche, privilégiez du 8 mm. Si l’eau froide, non merci, les 5 mm sont plus souples et plus faciles à enfiler. Attention aux coutures intérieures qui peuvent rapidement irriter les parties les plus sensibles de votre anatomie (derrière les genoux, entre les cuisses). Si vous êtes du genre frileux-se, vous pouvez investir dans un shorty supplémentaire que vous placerez sous votre combinaison.C’est un peu cher mais vous verrez la différence. Je vous conseille la Titanium de Aqualung. Franchement, depuis que je l’ai, je suis ravi, à tel point que j’en ai racheté une neuve quand j’ai fini par user la première après plus de 300 plongées.

4- Les palmes

Quand j’ai commencé la plongée en France, on m’a conseillé les Mares Volo Race. Certes, ce sont de bonnes palmes de piscine mais personnellement, je les trouve beaucoup trop souples pour la mer, surtout quand il faut forcer un peu. Donc, attention à ne pas prendre des palmes trop souples. Vous avez le choix entre des palmes réglables et des palmes chaussantes. Les premières nécessitent des bottillons. C’est pratique quand vous devez marcher. Si vous plongez toujours depuis un bateau, l’intérêt est un peu plus discutable. En ce qui me concerne, je ne suis pas fan des bottillons. Je trouve que la palme n’est pas très solidaire de mon pied. J’ai donc opté pour des chaussantes. L’un des problèmes des chaussantes est qu’elles peuvent finir par vous blesser les pieds, en particulier sous les malléoles. L’autre problème est quand vous plongez en eau vraiment froide. Pour ces deux raisons, j’utilise des chaussons néoprène 2 mm ou 3 mm. Si vous préférez tout de même les palmes réglables, il existe deux systèmes de réglage. Une sangle qui se tire ou un ressort/élastique. Je trouve que le système de sangle n’est pas très pratique et la sangle finit par casser. Quoi qu’il en soit, sangle ou ressort/élastique, ayez en toujours un de rechange !

Pour savoir si la palme est à votre taille, enfilez-la, mettez-vous sur la pointe des pieds. Si votre talon sort tout seul de la palme, elle est trop grande. À contrario, si vos orteils sortent beaucoup de la palme, elle est trop petite. Assurez-vous également de ne pas être trop serré au niveau de l’avant-pied (la partie la plus large du pied, à la base de vos orteils).

5- La stab

Comme d’habitude, prenez un équipement à votre taille. Pour vérifier la taille, enfilez la stab, fermez le scratch et les boucles. Le scratch doit se fermer sur plus de 1 cm (n’oubliez pas que vous plongerez très certainement avec une combinaison qui viendra ajouter de l’épaisseur !) et l’espace entre les sangles et le dessus de vos épaules ne doit pas être important lorsque l’on tire le gilet vers le haut.

Si vous prévoyez de voyager, privilégiez une stab légère. Une vraie poignée au niveau de la dorsale permet de manipuler plus facilement l’ensemble, surtout quand vous avez capelé. Avoir des poches suffisamment grandes pour pouvoir y placer votre équipement (parachute, lampe, etc.) est un véritable plus. Les poches à plomb vous pèseront moins sur la taille que la ceinture. En ce qui concerne la sangle principale, je préfère l’attache rapide en métal plutôt que la boucle en plastique que l’on trouve en général. En effet, l’attache en métal est beaucoup plus rapide et pratique à manipuler que la boucle.

Des anneaux sur les sangles d’épaules et les poches vous permettront d’accrocher facilement une lampe, un système pour accrocher l’octopus, une caméra ou un appareil photo. En parlant d’octopus, certains gilets possèdent un emplacement pour passer ce dernier. Qu’il soit au niveau de l’épaule ou de la poche importe peu mais cela reste plus pratique que de devoir investir dans une boule, un aimant ou tout autre système qui finira forcément par se détériorer.

boucle de bouteille de plongée

6- Le détendeur

Bon, normalement, si vous en êtes à acheter un détendeur, c’est que vous avez déjà un peu plongé et vous savez de quoi il retourne. Mon retour d’expérience de plongeur qui plonge quasiment tous les jours est le suivant : Premier étage DIN. Oui, l’étrier est plus simple à manipuler mais franchement, si la molette de votre DIN est de bonne facture, vous n’aurez aucun problème à monter et démonter. Surtout, vous n’aurez aucun problème de joint. Une molette en plastique, triangulaire ou ronde mais évitez les molettes chromées car effectivement, elles sont pénibles à desserrer.

Les flexibles doivent être suffisamment longs (et montez l’octopus a gauche, c’est beaucoup plus pratique). Le bouton de purge du deuxième étage doit être suffisamment gros pour ne pas avoir à le chercher en cas de besoin. Le deuxième étage doit également être compensé. Alors oui, un jour vous essaierez un détendeur haut de gamme et vous verrez la différence. En attendant, pas la peine de se jeter tout de suite sur un Legend, un Titan ou un Apeks. Mais évitez tout de même l’entrée de gamme.

7- L’ordinateur

L’ordinateur devrait faire partie du matériel de plongée de base de tout plongeur. Ce n’est malheureusement pas souvent le cas, mais quel plaisir quand on achète enfin le sien. Évidemment, on veut le meilleur jusqu’au moment où l’on voit le prix. Ça calme pas mal. Pour commencer, pas la peine d’investir un rein dans un nouveau jouet. Ne prenez pas non plus l’entrée de gamme. Aujourd’hui, quasiment tous les ordinateurs font air et nitrox mais si vous achetez un d’occasion, veillez à ce qu’il soit au moins bi-gaz, même si on ne peut pas changer de gaz en cours de plongée. Prenez en un résistant avec un affichage clair et suffisamment grand. Idéalement, un mode nuit, la possibilité de synchroniser avec l’ordinateur de la maison (voir notre article sur le carnet de plongée) . Si vous pouvez changer la pile vous-même, c’est toujours ça d’économisé dans le temps. Pour plus de facilité de manipulation, favorisez un modèle avec un moins deux boutons pour naviguer dans les menus.

8- Le parachute

On a quasiment fait le tour de l’équipement, reste le parachute. Il existe nombre de modèles (et de prix). Une fois de plus, visez plutôt le milieu de gamme. Idéalement, en tissus et avec une valve. Les parachutes en plastique me semblent moins résistants. La valve permet que le parachute ne se dégonfle pas à la surface. Il peut donc aussi faire office de bouée si besoin. En France, on trouve en général un fil de 10 m avec un plomb au bout. Combien de fois mon fil s’est emmêlé ou le plomb coincé quelque part. Maintenant, j’utilise un moulinet avec 30 mètres de fil et je n’ai plus de soucis.

9- Matériel d’occasion

Grande question : peut-on acheter du matériel d’occasion ? Oui et non. Enfin si mais attention. Masque, palmes, combinaison, il suffit de les examiner pour voir les éventuels problèmes. Pour la stab, il faut tester qu’il n’y a pas de fuite, que les purges et l’inflateur fonctionnent. S’assurer du fonctionnement des fermetures éclair et qu’il ne manque pas les poches à plomb. Pour le détendeur et l’ordinateur, ça devient compliqué. À moins de les avoir essayés en plongée plusieurs fois, vous prenez le risque d’acheter un équipement qui ne fonctionne pas ou mal. Pour le détendeur, renseignez-vous sur la date de la dernière révision et sur son coût avant d’acheter.

Conclusion

Le choix du matériel de plongée est toujours délicat. On veut être sur de ne pas se tromper. Vous aurez toujours quelqu’un pour vous conseiller une marque ou un modèle et quelqu’un d’autre pour vous dire qu’il l’a déjà essayé et que c’était le pire matériel qu’il n’a jamais eu (comme les avis sur les banques, les téléphones, les assurances, etc.). Nous espérons que ces quelques conseils concernant le matériel de plongée vous seront utiles et vous permettront d’y voir un peu plus clair sur les points à prendre en compte.  Si vous avez des commentaires ou des questions, n’hésitez pas à utiliser la zone prévue ci-dessous.

À propos de l'auteur
Plonger, partager, transmettre, l'évolution s'est faite naturellement. Ouvert à toutes les nouvelles expériences et rencontres, il m'est rapidement devenu évident que "la connaissance n'a de valeur que si elle est partagée".

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